Au tout début du printemps, mû par un grand élan d’optimisme, mon mari a sorti une partie de mes rosiers d’intérieur… et a oublié de les rentrer. Or, cette nuit-là, il a gelé. Quand ils ont regagné la protection de la véranda, il était trop tard. Quelques jours après, il a fallu se rendre à l’évidence: ils étaient irrécupérables.
Devant ma déception, ma tendre moitié a promis qu’il les remplacerait. J’ai cru qu’il avait oublié, mais non: cette semaine, il est revenu avec quatre jolis rosiers, achetés chez ma fleuriste préférée. La véranda va à nouveau vibrer sur le même diapason que la roseraie…
Avec le temps, je suis de plus en plus attirée par les rosiers historiques. Il était donc logique que je rêve d’introduire la Rose de Damas dans la roseraie. La Belle de Perse… Originaire du Proche-Orient, elle était déjà connue, dit-on, vers les années 1000 avant J.C. et a été rapportée en Europe par les Croisés. J’ai donc cherché à acquérir un exemplaire du rosier Ispahan, aussi appelé Pompon des Princes, connu sous nos latitudes depuis 1832. Le trouver n’a pas été simple…
Même s’il figure dans les catalogues de plusieurs pépiniéristes en ligne, il était le plus souvent indisponible. C’est finalement chez David Austin que je l’ai trouvé et commandé. Le rosier est arrivé d’Angleterre le 27 novembre 2011, en container, et a été immédiatement planté à l’emplacement qui lui était réservé. Six mois après son arrivée, il nous offrait sa première rose… Bien qu’elle ne ressemble absolument pas aux roses vers lesquelles vont mes préférences, je suis très vite tombée sous le charme de cette belle Persane et de ses fleurs bien pleines. D’autant que le rosier s’est montré généreux avec une floraison abondante, que je sais ne pas être remontante. Mai elle peut atteindre six semaines, la plus longue pour les rosiers de Damas. Ses fleurs sont petites cette année mais devraient prendre de l’amplitude au fil du temps. Pour sa première année parmi nous, Ispahan fait honneur à sa lignée.
Il n’est pour le moment pas encore bien grand, ce qui est logique vu son jeune âge, mais ne semble pas affecté par la marsonia qui est pourtant présente chez certains de mes rosiers. Son feuillage reste bien vert, il résiste à la pluie comme au grand soleil et aux périodes de sécheresse. Quant à ses fleurs, elles fleurissent longtemps donc, et sont lumineuses et belles.
Enfin, il y a son attrait principal… Avouons-le, j’attendais de pouvoir enfin respirer le parfum d’une rose de Damas dans le jardin… Il n’en existe plus que quelques variétés, et c’est un privilège de voir fleurir ici cette fleur utilisées pour la fabrication d »eau et d’essence de rose réputées. J’ai coupé une fleur que j’ai gardée auprès de moi pour pouvoir l’étudier de plus près. J’ai toujours sur mon bureau, un petit flacon d’absolue de Rose de Damas. Je peux désormais vérifier que l’étiquette ne ment pas… il s’agit bien d’elle… Ce parfum suave si particulier est très reconnaissable, fascinant.
A noter encore qu’Ispahan a été primé:
Dowager Rose Queen (ARS), Rogue Valley Rose Society Show, 1998
Award of Garden Merit (RHS/RNRS), Royal Horticultural Society Show, 1993
Ecriplume
A savoir:
Type de Rosier: Rosier Ancien
Année d’Obtention : Obtenteur inconnu avant 1832
Sous-famille: Damascena
Port: Rosiers Arbustif
Famille Roses de Damas
Couleur: Rose pur
Parfum: Puissant
Résistance aux maladies: Bonne
Hauteur: 1,50m
Largeur: 125 cm
Floraison: Unique, non remontant. Floraison mai/juillet
Diamètre de la fleur: 10 cm.
Feuillage: Semi-persistant vert argenté
Port: Buissonnant, semi-érigé
Besoins:
Type de sol: Rustique
Climat: Très rustique
Exposition: Soleil
Distances de plantation: Environ 90cm entre chaque pied