Enfin, après plusieurs années de patience, mon camélia du Japon a suffisamment apprécié ses conditions de vie pour nous offrir une floraison abondante et belle. Elle a commencé début mars, a traversé le retour des gelées matinales, les coups de vent tempétueux, les giboulées, la neige, la grêle… et continue à fleurir encore et encore… Une merveille….
Si cet hiver très doux n’est pas rassurant, il en est au moins un qui semble ravi de l’aubaine: le plus solide de mes camélias du Japon. En ce début de mois de janvier, il arbore des dizaines et des dizaines de boutons dont le premier a déjà fleuri. Comme pour les crêpes, la première est rarement la plus belle. Mais cette fleur est prometteuse… À moins qu’une vague de gel dévastatrice ne vienne briser le cycle de floraison, cet arbuste auquel je suis très attachée devrait bientôt être magnifique…
Non, ce n’est pas une rose… (Photo Martine Péters)
En 2019, j’ai souhaité planter des camélias dans le jardin, afin d’essayer de les voir fleurir juste avant que naissent les roses. Cette année-là, le 19 février très exactement, deux d’entre eux étaient installés par mon mari. Je savais que ce n’était pas gagné d’avance… Ils pouvaient ne pas se plaire en terre comtoise. Je me suis donc procuré un livre écrit par des spécialistes français de la question… et j’ai appris en leur compagnie.
Au total, en deux ans, j’en ai acheté six, dont trois provenaient du rayon plantes d’une grande surface. Trois n’ont pas survécu et un quatrième est resté malingre . Mais les deux autres, issus de meilleures adresses, ont pris de la vigueur. Ils ont grandi jusqu’à devenir de petits arbustes bien fournis en feuilles. L’an passé, nous avons eu droit à quelques boutons dont un s’est ouvert, mais sans arriver à former une fleur complète. Et puis… Le premier des camélias reçus en 2019 portait deux ou trois boutons et… une fleur magnifique s’était détachée de la plante pendant le transport. Je l’ai gardée longtemps dans une coupelle remplie d’eau, la photographiant sous tous les angles. Mon espoir était évidemment de revoir ces fleurs un jour… Ce jour est arrivé. Mon camélia du Japon Nuccio’s Cameo semble décidé cette année à nous montrer de quoi il est capable. En ce moment, sa première fleur est totalement ouverte et une multitude de boutons empruntent le même chemin, tandis que le deuxième camélia s’apprête à suivre son exemple. La fleur éclose est un bijou de perfection sidérant de beauté… Avec les jonquilles , les forsythias, les primevères, les jacinthes et ces camélias, le bal du printemps est commencé dans le jardin…
Chaque jour depuis que le bouton de fleur a fait son apparition, je rends visite à mon camélia rose Nuccio Cameo que je n’ai pas vu refleurir depuis son arrivée en 2019. L’an dernier, son unique bouton n’est pas arrivé à son terme… mais je ne désespérais pas de le voir se reprendre un jour. Son feuillage était beau, la plante avait l’air en bonne santé, il n’y avait pas de raison pour qu’elle ne puisse pas fleurir. Cette année, il a semblé vouloir me donner raison… et c’est avec beaucoup d’espoir que j’ai vu se profiler ce qui ressemblait à une future fleur. La météo hivernale n’a pas semblé la contrarier… Lorsque le bouton a dépassé le stade qu’il n’avait pas atteint l’an passé, j’ai réalisé que nous avions nos chances de le voir s’ouvrir. Depuis deux jours, cet espoir se transforme doucement en réalité… Je vois réapparaître cette couleur très pure qui signe la personnalité de ces camélias exceptionnels, et je pense pouvoir affirmer que, d’ici trois ou quatre jours, peut-être moins, nous verrons réapparaître une rosace parfaite. Il aura fallu deux ans pour que mon protégé se sente bien dans son nouvel environnement, deux ans passés à l’observer, à identifier ses besoins, ses fragilités et à comprendre comment y répondre… Comme quoi, il ne faut jamais désespérer…
Hier, alors que j’allais rendre visite à mes poules et canards, je me suis attardée devant l’un de nos camélias, celui qui se trouve sur le chemin de l’enclos. Il débute sa troisième année parmi nous et a déjà subi deux étés de sécheresse et, cette année, un hiver très rigoureux.
Il était arrivé en fleurs, et l’une d’elles s’était détachée durant son voyage. J’avais pu conserver plusieurs jours cette parfaite rosace dans une coupelle remplie d’eau… L’an dernier, il avait formé deux boutons qui n’ont pas éclos. Cette fois, j’ai compté cinq nouveaux boutons… Son état me prouve qu’il s’est bien acclimaté. Sera-t-il cette fois assez fort pour les mener à terme? Je l’espère…
Les végétaux sont comme les êtres humains et les animaux… Certains sont capables de forcer notre tendresse et notre admiration. C’est le cas pour mes camélias. Rappelez-vous… Nous avions planté deux camélias remplis de boutons à la fin de l’hiver. Tout se passait bien jusqu’au moment où ils ont pris le gel deux nuits de suite. Nous les avions pourtant couvert d’un voile d’hivernage, mais il n’a rien pu faire. En deux jours, toutes les feuilles ont entièrement bruni. Ca a été un choc… Le premier des deux camélias, a perdu en quinze jours toutes ses feuilles et ses boutons, à l’exception d’un seul. Depuis, il refait entièrement son feuillage et je pense qu’il n’en sera que plus beau et plus solide. L’autre, le Tom Knudsen, en aussi piteux état, a mis plus de temps à perdre ses feuilles, et a gardé trois ou quatre boutons. J’allais tristement leur rendre visite chaque jour, et je gardais l’espoir de pouvoir les sauver.
Nous leur donnions de l’eau et je retirais les feuilles mortes. Au bout d’un mois, j’ai constaté qu’il arrêtait de perdre son feuillage, et que ses boutons donnaient des signes de vie. Et aujourd’hui… deux d’entre eux sont éclos, et un troisième se prépare. Le feuillage n’est pas beau, mais il vit… Pour leur première année d’existence dans notre jardin, ces deux petits camélias nous ont fait une belle démonstration de résistance…
La vie des végétaux n’est pas un long fleuve tranquille… Souvenez-vous… Il y a quelques semaines, j’avais parlé ici des deux camélias rouges que nous avions plantés dans le jardin. Tout allait bien, ils était couverts de boutons et commençaient à nous offrir des fleurs. Jusqu’au jour où… il a gelé durement durant plusieurs nuits de suite. Même recouverts d’un voile d’hivernage, mes protégés n’ont pas du tout apprécié cette saute d’humeur météorologique. Un matin, j’ai eu la triste surprise de les découvrir métamorphosés. Leur feuillage était entièrement devenu brun. Les boutons n’étaient pas tombés, mais pas une feuille n’avait résisté à l’épreuve du froid. Depuis, elles ont séché et chutent par poignées, suivies par les boutons qui étaient sur le point de fleurir. Ce spectacle me désole, évidement… à ceci près que, depuis deux ou trois jours, j’ai réalisé que si le feuillage rend l’âme pitoyablement, de très nombreuses jeunes pousses de feuilles apparaissent un peu partout. Cela veut-il dire qu’après ce terrible baptême du feu mes précieux camélias rouges vont renaître de leurs cendres et s’habituer aux variations du climat et au sol qui est désormais le leur? Je l’espère…
Deux nouveaux camélias ont fait ce lundi leur entrée dans le jardin. Point commun: ils donneront tous deux des fleurs rouges.
Le premier, ci-dessus, est un camélia japonica Tom Knudsen et le second, ci-contre, un camélia japonica Charles Cobb, connu pour avoir une croissance lente.
Tous deux sont en pleine santé et porteurs de nombreux boutons… ce qui ne veut pas dire qu’ils fleuriront tous et que les plantes resteront aussi belles. Mon expérience avec mes deux autres camélias, roses ceux-ci, et de variétés camélias du Japon Nuccio’s Cameo, m’a démontré qu’ils peuvent être fragiles. C’est ainsi que mes deux ainés ont reçu un traitement pour soigner la chlorose qui est la plupart du temps imputable à une carence du sol. Le nôtre est régulièrement enrichi d’engrais naturel, mais cela ne semble pas suffire à mes deux protégés qui ont donc été l’objet d’une attention toute particulière…